En 2035, les extraterrestres ont éradiqué les plus grandes villes de la planète pour se procurer leur principale source d’énergie, du Xianteg. La ville de Shanghai sera-t-elle en mesure de se défendre et de mener une contre-attaque ?
« Shanghai Fortress » (上海堡垒) est un film de science-fiction chinois datant de 2019, réalisé par Teng Huatao, à qui l’on doit également « The Matrimony » (2007). Les acteurs principaux sont Lu Han, qu’on a pu voir dans « The Great Wall » (2016), Shu Qi, qu’on a pu voir dans « The Adventurers » (2017), Godfrey Gao, qu’on a pu voir dans « Legend of the Ancient Sword » (2018), Shi Liang, qu’on a pu voir dans « Silence » (2016), Wang Sen, qu’on a pu voir dans « Wolf Warrior » (2015), Wang Gongliang, qu’on a pu voir dans « The Flowers of War » (2011). Ce métrage est paru le 9 août 2019 en Chine. Il est actuellement disponible sur Netflix.
L’histoire proposée par « Shanghai Fortress » nous amène à faire un petit bon dans le futur pour nous positionner en 2042. L’humanité a découvert une nouvelle source d’énergie provenant de l’espace. Les astronautes ont rapporté le Xianteng depuis un astéroïde. Cette nouvelle énergie a rapidement supplanté toutes les autres sources d’énergie, telles que l’électricité, le charbon, le pétrole, etc. Toutefois, cela a créé un autre problème. Des extraterrestres ont pris conscience de l’existence de la Terre et de ses réserves de Xianteng. Les aliens ont rapidement entrepris d’attaquer la Terre, et toutes les grandes villes ont été anéanties pour voler le Xianteng.
Shanghai est le dernier bastion de la planète restant, protégé par un gigantesque bouclier énergétique alimenté par le Xianteng stocké en sous-sol. Une unité spéciale a été formée pour repousser les attaques d’un vaisseau mère qui revient régulièrement à la charge. La dernière attaque a cependant laissé des traces et le bouclier est endommagé. En outre, afin de neutraliser complètement le vaisseau mère, un canon surpuissant doit entrer en action. La réserve de Xianteng ne permet pas d’utiliser le bouclier et le canon en même temps. Les dirigeants vont devoir faire des choix …
Le scénario concocté par Jiang Nan et Han Jinglong semble vouloir surfer sur le succès de « The Wandering Earth » (2019) de Frant Gwo. En effet, ce métrage a déclenché un véritable boom pour la science-fiction en Chine. Cependant, pour « Shanghai Fortress » les cinéastes ont décidé de positionner l’action sur Terre. Les producteurs veulent bien évidemment gagner de l’argent et afin de proposer un bon spectacle, on livre beaucoup d’effets spéciaux, des explosions, des fusillades, des drones, des avions high-tech, et quelques stars pour développer le tout. Mais pour le reste, il faudra repasser. Un bon ensemble nécessite un scénario et une mise en scène de qualité qu’il ne faut pas négliger. Si les studios de production pensaient que le public allait suivre aveuglement, c’est raté.
La presse spécialisée chinoise a étrillé le métrage, et le bouche à oreille a rapidement fait le reste. La faute à quoi, un scénario extrêmement mauvais et des performances d’acteurs… disons médiocres pour ne pas être trop rude. Le gros souci, c’est que bien que nous soyons face à un film de science-fiction, on a souvent l’impression qu’on est plutôt devant une série asiatique romantique. Mais même dans ce domaine-là, les cinéastes ne vont pas au bout de leur idée. La relation sentimentale entre Jiang Yang (Lu Han) et Lin Lan (Shu Qi) reste platonique et se limite à quelques appels téléphoniques, et des messages laisser sur les répondeurs.
Du côté des personnages, et donc du casting, il y a à boire et à manger. Shu Qi est probablement la seule de la distribution qui mérite quelques mots positifs. Elle tire le meilleur parti du rôle plat d’un officier militaire strict, en offrant une dimension humaine et de la profondeur féminine. En ce qui concerne, Sun Jialing dans un rôle de soutien en tant que pilote qui permet d’offrir un petit peu de relief à l’histoire. Mais tous ces efforts sont gommés par la présence de Lu Han. Une erreur complète de casting. Bien que l’on puisse adhérer à l’idée qu’un héros n’a pas besoin d’être un type chargé de testostérone, sa performance est ratée. Cet ex-membre d’un boys band sino-coréen n’a pas la stature, le charisme et le talent de porter un tel métrage sur ses épaules. Les autres rôles de soutien ne tiennent guère mieux la route, et lorsqu’ils passent, les uns après les autres, à la trappe, cela n’affecte en rien le spectateur. De nombreuses scènes et dialogues apparaissent pleinement comme inutiles, provoquant par endroit un sentiment d’ennui.
Les valeurs de production sont acceptables dans l’ensemble. La photographie signée Geoffrey Simpson permet une bonne immersion dans l’atmosphère de science-fiction. Les effets spéciaux sont basiques et les scènes de destruction de la ville de Shanghai sonnent avec un air de déjà vu. La bande musicale orchestrée par Lee Dong-jun est assez sobre. On retrouve des airs symphoniques usuels et quelques compositions qui sonnent singulièrement asiatiques. Le montage effectué par Angie Lam débouche sur un film d’une durée de 107 minutes. Doté d’un budget d’environ 64 millions de dollars, le métrage a rapporté près de 17 millions de dollars, venant ainsi s’inscrire dans la longue liste des box-office bomb, ou pour le dire simplement un flop.
En conclusion, « Shanghai Fortress » est un film de science-fiction passable disposant d’une histoire familière, d’une intrigue usuelle et d’un développement estropié. Le rythme est haché, le récit manque de fluidité par endroit, et la narration fait appel à quelques flashbacks. La photographie est classique, la bande originale est dépouillée et le montage est déséquilibré. La distribution offre des prestations mitigées au service de personnages fades, sans dimension. Seule Shu Qi parvient à sortir du lot en offrant une performance nuancée.
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